En appuis à la manif du 15 mars, saluons les tweets de Jody Wilson-Raybould et ceux du Parti vert d’Elizabeth May et du NPD de Guy Caron et d’Alexandre Boulerice. Et en fin de semaine, le Bloc Québécois en congrès à Sorel-Tracy a décidé de miser sur la jeunesse et l’environnement pour séduire l’électorat ! Pur opportunisme, diront certains ? Non pas : le 21 mars 2011, dix jours après Fukushima, je présidais une conférence de presse des Artistes pour la Paix, des Professionnel-le-s de la Santé et de Greenpeace qui avait décidé Pauline Marois et le Parti Québécois à flusher la centrale Gentilly 2. C’est Yves-François Blanchet, futur ministre de l’Environnement, qu’elle avait choisi pour nous acheminer via le regretté Robert Dupuy une valise contenant 320 résolutions municipales (presque le tiers des municipalités du Québec!) ayant endossé, à l’initiative du maire d’Amqui Gaëtan Ruest, la condamnation du nucléaire au Québec, comme choix de société.
Pas étonnant que plus de 100 000 marcheurs à Montréal – un record mondial pour ce 15 mars ! – aient fièrement exprimé, avec près de deux millions écologistes sur la terre entière, leur so-li-da-ri-té avec la suédoise Greta Thunberg [1], en unissant leurs voix pour la protection de la planète. La jeunesse est descendue dans les rues de plus de 2000 villes de 122 PAYS : tiens ! le même nombre qui a voté le Traité d’Interdiction des Armes Nucléaires à l’ONU le 7 juillet 2017, auquel s’opposa le Canada, aussi dangereusement irresponsable que les 27 autres pays membres de l’OTAN. Une vidéo internationale colorée d’Amnistie internationale montre d’ailleurs qu’écologie et droits humains marchent main dans la main.
Merci à la Société Radio-Canada pour la suite de cet article
J’ai réalisé que le père Noël n’existait pas, parce que je me suis dit que si les banquises fondaient, il ne pouvait pas être au pôle Nord.
Albert Lalonde, jeune élève à l’École Joseph-François-Perrault
J’ai rencontré des jeunes qui ne voient pas d’avenir. Ça nous interpelle tous.
Louis Couillard, co-porte-parole du mouvement La planète s’invite à l’université, trouve terrible de voir les jeunes éprouver cette écoanxiété. Comme Greta, tous inquiets pour leur avenir, ils se questionnent : pourquoi aller à l’école si l’avenir sur la planète est incertain ?
Ça fait des mois que je vois que mon engagement à petite échelle ne suffit plus. On ne voit pas de changement radical au niveau des gouvernements. Il faut provoquer ce changement, parce qu’aujourd’hui, on n’a plus le choix.
Léa Ilardo, porte-parole du collectif La Planète s’invite à l’Université de Montréal
Les élèves éloignés des villes organisent leurs propres manifestations. Par exemple, à Warwick, des élèves de l’École secondaire Monique Proulx ont marché jusqu’à l’hôtel de ville de la municipalité. S’ils ne font peut-être pas la grève tous les vendredis, plusieurs ont choisi de souligner le mouvement en se dessinant des lignes vertes sous les yeux.
Depuis le 15 février, des élèves de l’école secondaire Robert-Gravel à Montréal font l’école buissonnière les vendredis après-midi afin de dénoncer les changements climatiques. C’est d’ailleurs dans cet établissement que serait né le mouvement montréalais. Certains élèves ont écopé de mesures punitives pour s’être absentés sans l’autorisation de leurs parents, mais ces jeunes ne sont pas près d’abandonner. « Mes parents me disent que l’école, c’est mon avenir et que je devrais y aller. Mais l’environnement aussi, c’est mon avenir », a dit un élève en entrevue à l’émission Désautels le dimanche. Sarah Montpetit : Ça montre le niveau d’alarme ressenti. Je parlais avec des amis, à savoir si on voulait avoir des enfants un jour. Tout le monde a dit non, parce qu’on ne veut pas que nos enfants profitent d’un futur aussi sombre et obscur. Dans certaines écoles montréalaises, les élèves ont commencé à porter des carrés verts. Ces jeunes ont choisi de transformer leur panique et leur angoisse en action. Cette grève sera-t-elle la dernière ? Certainement pas, disent plusieurs d’entre eux. « On devrait plutôt demander quand les gouvernements vont agir, pas quand on va arrêter de manifester », lance Sarah Montpetit qui a le dernier mot.
[1] Nominée cette semaine pour le prix Nobel de la Paix, l’héroïne de quinze ans avait été instantanément consacrée par son discours indigné accusant les dirigeants de ne pas être assez « matures », lors de la 24e conférence de l’ONU sur le climat à Katowice. Chaque vendredi, elle boycotte ses classes pour manifester dans la rue contre le dérèglement climatique.
Un autre lien vers le vidéo du MADOC : https://www.facebook.com/madocstudio/videos/1232488883582597
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