Cette phrase tirée de son film très connu La guerre des tuques restera gravée dans notre mémoire. Elle évoque avec humour l’engagement social et communautaire de Melançon, qui non seulement penchait une oreille attentive vers les enfants, mais s’intéressait à ce que la société a parfois du mal à entendre. Son documentaire Les vrais perdants (1978) pose la question de l’éducation, désormais axée sur la performance au point de menacer la survie même d’un système public soumis à la concurrence sourde d’un parcours privé néanmoins financé par les contribuables. L’âge de passion, coréalisé avec Dany Croussette en 2007, suit ce que sont devenus 30 ans plus tard les participants de Les vrais perdants sous l’angle de la passion qui les anime.
Le film Des armes et les hommes (1973), titre au jeu de mots assumé, constate sobrement le problème du lien qu’entretiennent certains citoyens avec les armes à feu, en dépit de la solidarité paisible dont devrait bénéficier toute personne de bonne volonté. Le cinéaste, signant l’un de ses premiers films, juxtapose scènes fictives et entrevues menées avec des militaires, policiers, criminels ou collectionneurs. C’est une œuvre engagée sur le Québec des années 1970 qui nous invite encore à débattre d’une question très actuelle à partir de mises en scène réalistes et de points de vue éclairants sur l’usage des armes. À voir ou à revoir gratuitement sur le site de l’ONF.
La disparition d’un artiste de cette envergure nous fait mesurer l’ampleur de sa contribution à l’évolution de la société québécoise et l’importance des outils dont nous devons disposer pour soutenir la création et la diffusion d’œuvres pertinentes.
On peut consulter l’impressionnante filmographie d’André Melançon, comme acteur et réalisateur, sur cette page Wikipédia.
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