Le collectif de cirque Les 7 doigts de la main a été désigné Artiste pour la Paix 2014 à l’unanimité des membres de notre Conseil d’Administration (English follows). La troupe de cirque a connu une année 2014 exceptionnelle, avec pas moins de quatre nouvelles productions originales, traduisant l’étendue de son engagement collectif de coopération et de solidarité internationales.
For 31 years, through their multiple arts’ events and website (www.artistespourlapaix.org), Artists for Peace (honorary presidents Antonine Maillet and Richard Séguin) have been promoting peace through social justice, nuclear disarmament and protection of nature, along with aboriginal people and ecologists. They were awarded a YMCA Medal for Peace in 2008.
The arts are a fertile breeding ground for peace because, mostly independent of financial greed, they rely on the world of imagination and on the creative possibilities of the human being. Artists for Peace want to pay a tribute to all those who defend the broad and ambitious goal of building peace in the minds and hearts of people and warmly thank all those who agree to « Give Peace a Chance » (Lennon/Ono).
In the last three decades, Artists for Peace have awarded 28 “Artist for Peace of the year” prizes to 13 men, 12 women and three collectives and have paid 15 official homages (notably to Margie Gillis, in 2010).
Les 7 doigts de la main were selected, this year, for their remarkable international ventures with four new shows in 2014 alone! Luces Fugaces in Medellin, Columbia, A Muse in Léon, Mexico, overture for the Olympic ceremony in Sotchi, Russia and two shows in Montreal in la TOHU demonstrate their great artistic distinct way to weave acrobatics with poignant multicultural individual témoignages and their inimitable humanistic flair for collective tales of graceful solidarity.
Here’s a brilliant demonstration by Patrick Léonard on our February 16th ceremony: https://www.youtube.com/watch?v=lPSS6dmYoF4&feature=youtu.be
Guylaine Maroist, president & Pierre Jasmin, vice-president APLP, 20th of March 2015
Le collectif présente Luces Fugaces, spectacle offert par la ville de Medellin à 80 000 concitoyens. Les 7 doigts de la main participent ainsi à la résurrection artistico-spirituelle de cette ville de Colombie autrefois rongée par le narcotrafic. Au Mexique, hélas victime du même mal, chaque représentation d’A Muse à la Feria de León crée un spectacle interactif chorégraphique doublé d’une peinture collective géante. Enfants et parents (re)découvrent une expérience unique d’enchantement selon l’adage 1937 de Pablo Picasso: « Nous sommes tous nés artistes, le problème, c’est de le rester.»
Les 7 doigts de la main sont ensuite de la cérémonie d’ouverture des Olympiques de Sotchi, spectaculaire et en même temps émouvante d’humanisme, bref une grande œuvre d’art sous l’égide de la Russie. Cette capacité de coopération internationale est d’autant plus à propos en cette année où les médias occidentaux, les nôtres au Canada en particulier, ont alimenté et soutiennent encore une insidieuse propagande anti-russe. Est-ce en vue de desseins guerriers, suscités par le désir de remplacer en Europe le pétrole russe par celui de nos sables bitumineux acheminé par dangereux pipelines à travers notre fleuve Saint-Laurent? En tous cas, l’extraordinaire imaginaire de la cérémonie olympique a prouvé que la Russie n’était pas Poutine, tout comme le Canada n’est pas Harper : l’art transcende ces deux chefs d’état englués dans le pétrole, première cause mondiale des guerres.
En juin, leur spectacle Intersection, une création sur mesure pour l’ouverture du Festival Montréal Complètement Cirque à la TOHU, séduit les adeptes de la fébrilité des milieux urbains et de musiques aussi échevelées que leurs vies sentimentales! Écoutons ses artistes : «Nos vies forment des trajectoires complexes s’entrecroisant sans cesse avec celles des autres. Ces croisements nous forcent à ralentir, arrêter, faire des choix… continuer de l’avant ou changer et éventuellement passer à autre chose. Intersection, c’est l’histoire de personnages singuliers face à des choix qui affecteront leurs vies et celles des gens autour d’eux, incluant le public. Ces personnages trimbalent avec eux les bagages de toute une vie. À travers les récits de leurs souvenirs sentimentaux, leurs expériences et leur histoire, ils partagent des moments intimes et éphémères avec le public. »
En novembre dernier, encore à la TOHU qui a connu une année-record de fréquentation, Cuisine et Confessions présente la quintessence du milieu montréalais métissé, rassemblé dans la tradition si québécoise du party de cuisine. Six hommes et trois femmes acrobates présentent un époustouflant spectacle en préparant du pain aux bananes et du spaghetti (c’est le mets national québécois, non?), distribués aux spectateurs à la fin du spectacle, comme le Bread and Puppet Theatre le faisait à Harlem. Ces artistes venant justement de New York, mais aussi de Suède, de France, du Québec, d’Amérique du Sud et de Russie (la fille acrobate possède un patronyme ukrainien), nous émeuvent par leur naturel, mais plus que cela : quand la troupe assume le risque artistique de casser le rythme du spectacle en écoutant la longue confession d’un acrobate argentin encore bouleversé, trente ans plus tard, par le choc d’avoir vu son père communiste jamais revu enlevé par l’armée du général Videla, éclate alors au grand jour l’intégrité politique du collectif et de son directeur général Nassib el-Husseini. Le collectif revendique sa mission « art-pour-la-paix » d’enrayer les relents fascistes anti-immigrants de nos sociétés blanches occidentales frileuses : souvenons-nous des dérapages autour de la charte québécoise, même si on peut objecter que la charte elle-même avait pour but principal de défendre la laïcité et l’égalité hommes-femmes.
Et bien sûr, ces cinq grands succès ont été précédés par leur spectacle TRACES, créé en 2006, qui continue ses 1700 représentations en 25 pays devant près d’un million de spectateurs. Et Les 7 doigts de la main, il y a trois ans, avaient gracieusement participé à notre célébration du metteur en scène vedette du Cirque du Soleil rival, l’auteur et militant écologiste, Dominic Champagne, alors nommé APLP2011.
Concluons en confiant que notre collaboration avec Nassib avait débuté il y a plus d’une vingtaine d’années avec dix violonistes artistes pour la paix sur la scène de la Salle Wilfrid-Pelletier participant au spectacle enivrant offert à guichets fermés par le chanteur libanais Marcel Khalifé, star adulée en son pays jusqu’à la controverse négative sur une de ses chansons accusée par des islamistes d’avoir emprunté un extrait du Coran.
Cher Nassib et cher Patrick Léonard, co-fondateurs de la compagnie, acceptez, au nom de votre admirable collectif, les plus sincères félicitations des Artistes pour la Paix.
Pierre Jasmin Vice-président des Artistes pour la Paix
NB Bien sûr, le texte de cet hommage n’engage que les Artistes pour la Paix et non les 7 doigts de la main ni nos commanditaires. Depuis la toute première nomination (Daniel Lavoie en 1989), ont été proclamés APLP de l’année treize hommes, douze femmes et trois collectifs incluant les 7 doigts de la main.
Lors de la remise du prix le 16 février 2015, les APLP furent remerciés par des discours bien sentis de Nassib et Patrick (voir sur youtube, référence donnée en début d’article), ce dernier y allant d’un spectacle acrobatique très apprécié des spectateurs rassemblés dans la Chapelle Historique du Bon-Pasteur. La photo suivante le montre en équilibre sur trois bouteilles en conclusion de son numéro d’équilibriste fort goûté entre autres par Nassib, Pierre et domlebo, tous bouche bée sur la photo prise par Annik MH De Carufel, Le Devoir. On en profite pour remercier tous les médias pour leur couverture fort appréciée, en soulignant le travail de Danièle Papineau-Couture Communications, relancé par notre membre du C.A., l’écologiste Marie Saint-Arnaud que nous remercions avec effusion. Nous vous parlerons de nos commanditaires dans un prochain article consacré aux hommages rendus à Paul Buissonneau, Alanis Obomsawin et Dolorès Duquette.
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