Par les Artistes pour la Paix (P.J.), le 7 juillet 2024
Deux élues du mouvement écologiste français, Clémentine Autain et Marine Tondelier, membres du NFP, ne se sont pas laissé dominer par des élus de droite à TV5 ce soir.
Deux surprises en Grande-Bretagne et en Iran
Si en Amérique du Nord, les sondages s’aggravent en prédisant une victoire écrasante des anti-immigrants Trump (sur un Biden affaibli) et M. Gros Bon Sens (sur un Trudeau empêtré dans ses promesses militaristes à l’OTAN qui l’empêchent de réaliser ses promesses sociales), en Grande-Bretagne, la surprise n’est pas venue de la victoire prévue des travaillistes, mais de son ampleur : le parti tory conservateur a subi sa pire défaite en plus d’un siècle, conséquence sans doute du brexit et de sa politique anti-réfugiés conclue par un deal avec l’éternel président rwandais Kagamé. Ce fut la première décision immédiate acclamée de Keir Starmer de l’abroger.
En Iran, avec notre article sur le premier tour du 28 juin des élections présidentielles se gardant de prédire une victoire du député cardiologue Massoud Pezeshkian arrivé en tête du suffrage avec 42,5 % des suffrages, notre espoir persistait, malgré la situation du pays soumis à des pressions militaristes israélo-américaines : en des circonstances normales, l’électorat de ce pays réagit par une poussée du vote religieux conservateur en faveur des Ayatollahs. Au contraire, le réformiste Pezeshkian réitérant sa politique anti-hidjab a remporté une victoire inespérée par près de trois millions de votes sur son rival conservateur.
Le Nouveau Front Populaire premier et l’extrême-droite reléguée en 3e place !
Après le discours rassembleur, couronné par un poème éclatant selon sa pratique traditionnelle, de Jean-Luc Mélenchon (la France insoumise) et une intéressante mise en situation politique de Raphaël Glucksman (Parti socialiste), les écologistes Clémentine Autain et Marine Tondelier ont, avec Sandrine Rousseau, vanté l’extraordinaire et inattendue mobilisation de la jeunesse, des féministes et des citoyens conscients de la fragilité de la planète qui ont su renverser une situation pourtant vouée à une catastrophe épique.
Le programme commun social du NFP veut réparer les erreurs du président Macron (dissolution de l’assemblée au moment où l’extrême-droite avait le vent dans les voiles, guerre coloniale en Calédonie, discours guerriers cocorico absurdes contre la Russie, complicité de classe avec les banques, etc.), en promettant d’apaiser les querelles idéologiques envenimées par les arrogantes puissances d’argent contrôlant les médias (i). La gauche, elle, proteste contre les massacres de Gaza et l’anéantissement de la Palestine, car la compassion est à nouveau à l’ordre du jour en France, celle aussi pour les réfugiés immigrants que les droites françaises voulaient rendre responsables de la pauvreté des « de souche », selon la dangereuse politique xénophobe et raciste du RN.
La gauche s’unit pour innocenter les jeunes et les pauvres et tenter de protéger et guérir le peuple éprouvé par des soins de santé déclinants. À l’aide d’une justice sociale prônant l’augmentation du smic et des impôts levés contre les super-riches, ainsi que la stabilisation des prix des produits alimentaires de base, une véritable démocratie parlementaire se rebelle contre le jupitérisme macronien. Le Premier ministre Gabriel Attal, lui-même opposé à la dissolution, a annoncé par un excellent discours couvrant tous les angles, sa démission, conformément à la tradition républicaine.
La tâche pour le président de lui choisir un successeur (il pourrait choisir de refuser la démission d’Attal) qui puisse rallier 289 votes pour une majorité puisqu’il y a 577 députés, apparaît impossible, même si le score du groupe Ensemble a devancé à la surprise générale celui des fascistes. Mais ses élus vaniteux s’en sont enorgueillis, au lieu de constater qu’ils avaient été très favorisés par la consigne claire énoncée par Mélenchon à ses candidats de se désister en leur faveur, pour assurer la défaite du Rassemblement National.
Macron fut invité à réfléchir à la pratique de gouvernement minoritaire canadien par le député-ministre qui continuera à représenter toute l’Amérique du Nord, Roland Lescure, élu malgré les votes montréalais très majoritaires pour le NFP.
Soulignons par fair-play le discours habile et sobre de Jordan Bardella qui a eu pour effet positif de décourager les fascistes violents de commettre des gestes condamnables, même si sur le plateau de télé, deux députés d’extrême-droite imités par une sénatrice républicaine genre Ciotti très frustrée ont tenté d’interrompre et d’intimider nos deux héroïnes ci-dessus. Les deux animateur et animatrice de TV5 sont heureusement intervenus.
Rappelons qu’il y a 7 ans, jour pour jour, le Traité sur l’Interdiction des Armes Nucléaires était, grâce à l’ambassadrice du Costa Rica, pays sans armée, voté à l’Assemblée générale des Nations-Unies : il est maintenant ratifié par 70 pays, un progrès que la France nucléaire, tous partis confondus, refuse toujours hélas de célébrer…
Les virements à gauche successifs de la France, de la Grande-Bretagne et de l’Iran nous inspirent à travailler plus fort au Québec pour des gouvernements (et un Festival d’Été de Québec, en manque des Cowboys Fringants) moins asservis à l’argent américain et surtout plus ouverts aux idéaux d’une gauche généreuse.
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i Même dans le dernier numéro précédant l’élection du 7 juillet de l’hebdomadaire luxueux dit de gauche le Nouvel OBS (lisez plutôt l’Humanité dimanche), de très bons articles en faveur du NFP côtoyaient d’infâmes calomnies contre son élément le plus aimé des artistes et écrivains, Jean-Luc Mélenchon, ainsi désigné bouc émissaire en cas de victoire de la droite : la page 106 entière d’humour dégueulasse de David Cavigliolo et même l’éditorial de Cécile Prieur suintaient d’un feu roulant débuté depuis des mois d’accusations perfides contre Mélenchon « qui semble prêt à mettre en péril la dynamique de son camp », l’accusant précisément de ce qu’elle venait de faire elle-même honteusement. On lira mon article Un peu d’humilité, camarade Mélenchon pour comprendre d’où vient cette venimeuse et entretenue propagande par les Bernard Henri Lévy et son épouse Arielle Dombasle, ayant signé un consternant clip olympique d’inspiration fasciste, ridiculisé par Pierre Huet.
Voici une information du journal LIBÉRATION qui nous fait douter des motivations exprimées par le président pour sa décision controversée de dissoudre l’assemblée nationale qui s’est heureusement retournée contre lui.
« Dans un coin bobo du IXe arrondissement de Paris, la sérénité de la rue d’Aumale, paisible et cossue, est troublée depuis que Thierry Solère, ex-conseiller d’Emmanuel Macron, s’est installé, dans le vaste appartement qu’il occupe avec sa nouvelle compagne, une communicante. Thierry Solère reçoit beaucoup, à toute heure, et pas n’importe qui. Le ballet des berlines au pied de l’immeuble, les gardes du corps qui font le pied de grue, tout indique que le conseiller officieux, un temps écarté des premiers cercles de l’Elysée, est à nouveau dans le jeu. Et dans un des rôles de l’ombre qu’il affectionne : celui d’agent de liaison entre la macronie et l’extrême droite. Car ces derniers mois, selon nos informations, le binôme du Rassemblement national, Marine Le Pen et Jordan Bardella, a été reçu à plusieurs reprises rue d’Aumale. Pas en même temps, mais parfois en présence de membres éminents du camp présidentiel, comme l’ex-Premier ministre Edouard Philippe ou l’actuel ministre des Armées, Sébastien Lecornu, tous deux très proches de Solère. La dédiabolisation du RN passe aussi par ces rencontres secrètes », écrit le journal qui aurait pu tout aussi bien écrire: la diabolisation de Macron passe par ces rencontres…