Les courageuses Iraniennes au front de la liberté
Les protestations des courageuses Iraniennes ne dérougissent pas, trois semaines après l’arrestation de Mahsa Amini, âgée de 22 ans, par « la police des mœurs » de Téhéran chargée de faire respecter la loi du port du voile intégral. Sa mort en prison après des brutalités de ses geôliers révolte tous les amis de la liberté, en particulier les féministes.Leurs manifestations quotidiennes, en Iran même, suscitent l’admiration universelle à laquelle les Artistes pour la Paix souscrivent. Amnesty International, que nous citons malgré nos réserves sur l’objectivité de cet organisme, mentionne « l’avocate Nasrin Sotoudeh, condamnée à dix ans de prison et à 148 coups de fouet pour incitation à la débauche alors qu’elle n’exerçait que son métier en défendant la cause des femmes iraniennes et le respect des droits de l’homme ». Les manifestantes sont toutes en proie aux attaques violentes armées des gardes révolutionnaires circulant en motos et équipés de Kalachnikov, de bâtons et de chaînes. Certaines résistent en se rasant la tête pour éviter que leurs cheveux excitent la colère des chiites aveuglés par leur religion antisexuelle.
Un peu d’histoire iranienne
Les opposants des Artistes pour la Paix nous reprocheront de faire remonter chaque injustice dans la région du Proche et du Moyen-Orient aux guerres américaines, mais on ne s’empêchera pas de rappeler que le gouvernement des ayatollahs est venu au pouvoir contre le shah d’Iran qui avait lui-même déposé avec l’aide de la CIA un gouvernement élu : Premier ministre depuis avril 1951, Mossadegh avait fondé le Parti de la Nation d’Iran, libéral et nationaliste, avec alors le soutien du clergé chiite s’opposant à l’impérialisme anglo-américain et défendant la nationalisation du pétrole. Mais l’ayatollah Kachani, l’un de ses partisans les plus importants, se retournera contre Mossadegh quand il mettra en œuvre une réforme laïque, pavant ainsi le retour au pouvoir du Shah.
Ce dernier torturait ses opposants démocratiques avec l’aide des Américains qui profitaient de ses réserves de pétrole à coût dérisoire; notons l’horrible initiative récente des médias de « ressusciter » son fils de 62 ans Reza Pahlavi, en proposant ce rejeton monarchique sans appuis comme alternative au pouvoir despotique iranien.
Rappelons aussi, sans les excuser, que plusieurs des gardes révolutionnaires ont résisté contre l’invasion irakienne de l’Iran causant 700 000 morts financée notamment par le républicain mort récemment Donald Rumsfeld, fournissant Saddam Hussein en armes chimiques (sarin, tabun, gaz moutarde et cyclosarin) également utilisées par l’Irak contre les populations civiles kurdes. Les gardes iraniens ont été endurcis en voyant mourir à leurs côtés quand ils étaient enfants ceux qui résistaient à l’invasion irakienne en sautant, au prix de leurs jambes, sur des mines anti-personnel. Certaines d’entre elles transitant par le Koweit furent alors vendues par notre usine SNC-Lavalin de LeGardeur, avant que le gouvernement Chrétien n’instaure la Convention d’Ottawa sur l’interdiction de l’emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel et sur leur destruction, dite convention d’Ottawa, ouverte à la signature en décembre 1997 et entrée en vigueur le 1er mars 1999. Mais la Presse a documenté récemment l’installation par des militaires canadiens de mines antipersonnel en Ukraine, désormais un des neuf pays les plus affectés par ce genre d’armes qui restent après les guerres hanter les jeunes et les paysans plus susceptibles de vouloir gambader ou travailler sur des terrains contaminés.…
Notre indignation contre la mort d’une journaliste palestinienne
Les jeunes Palestiniens protestent aussi tous les jours en défiant la mort contre celle de la journaliste de la chaîne panarabe Al Jazeera Shireen Abu Akleh, tuée malgré son gilet pare-balles et son casque tous deux bien identifiés par la mention « PRESSE », par un tir de l’armée israélienne le 11 mai dernier : elle couvrait alors une opération militaire israélienne dans le camp palestinien de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie occupée.
Nous accordons notre soutien à ceux et celles qui veulent informer les Canadiens, malgré l’opacité de nos médias plus diserts sur la répression iranienne que sur la répression israélienne, sur cette affaire et bien d’autres, nommément la Concordia Student Union, attaquée abusivement la semaine dernière par une accusation d’antisémitisme par le Center for Israel and Jewish Affairs (CIJA).
« L’Iran, qui a connu des pertes de 7 à 800 000 personnes lorsqu’attaqué par l’Irak il y a quarante ans, mérite maintenant notre appui entier pour épargner à sa population sévèrement éprouvée par le COVID-19 des sanctions qui de toute façon n’affecteraient pas leurs Gardes Révolutionnaires mais beaucoup plus leurs prisonniers et prisonnières. » C’était dans une lettre des APLP au ministre des Affaires extérieures François-Philippe Champagne le 5 mai 2020. Il faut aussi se rappeler que les Gardes révolutionnaires doivent leur pouvoir à Ronald Reagan et au colonel North qui les ont utilisés pour empêcher un 2e mandat au président Jimmy Carter. À propos de ce dernier, relire un des très rares de nos articles reproduits par un quotidien:
https://www.ledevoir.com/opinion/idees/559988/carter-trump-trudeau-et-les-armes
Les courageuses manifestations des femmes iraniennes ont amené un progrès des droits des femmes et des libertés civiles. Pour la première fois depuis la révolution, des discussions se tiennent ouvertement à la télévision d’État, parmi les Parlementaires, dans les universités remettant en cause la sagesse de l’imposition du hijab et l’échec de la vision bob contre méchant de la part de la police de la moralité., sans qu’il y ait nécessité d’un changement de régime, écrit Behrooz Ghamari Tabrizi.
Reçu ce message de nos amis du théâtre anglophone montréalais.
Twenty-two years old Mahsa Amini was arrested by Iran’s morality police, accused of wearing her hijab « improperly. » Mahsa was severely beaten by the morality police and died in custody after three days (September 13, 2022). Iranian authorities insist Mahsa died from a stroke, which reminds us of the Iranian regime’s denials of the deaths of Zahra Kazimi, Satar Beheshti, Zahra Bani Youghoubi and many more over the decades. The Iranian regime continues to impose compulsory veiling on women and girls perpetuating violence against women, stripping them of their rights to dignity and bodily autonomy.
While people have taken to the streets worldwide protesting Mahsa’s death, Iranian authorities continue to deny responsibility, conceal evidence, and threaten her family.
A global response is needed.
Teesri Duniya Theatre joins those who are outraged at Mahsa’s death and at the continued harassment and repression of women both in Iran and worldwide. We want to hear from Iranian Canadian artists.
À l’émission de TV LES DÉCRYPTEURS de Radio-Canada du 20 novembre, on a montré un tweet diffusé par « le clown qui nous tient lieu de PM, M. Trudeau, reproduisant la nouvelle que 15 000 manifestants iraniens avaient été condamnés à mort par le régime des Ayatollahs. » Il ne s’agit pas seulement de dénoncer l’erreur, on en fait tous, mais le fait que la mentalité actuelle de nos politiciens occidentaux est de CROIRE EN TOUTES LES NOUVELLES qui accusent les Chinois, les Russes, les Iraniens, les Nord-Coréens…, sans même prendre le temps de vérifier et ça c’est une mauvaise nouvelle pour la paix dans le monde…
10 décembre 2022
Une bonne et une mauvaise nouvelle cette semaine; on commence par la bonne : le gouvernement iranien a supprimé sa police des mœurs, coupable des attaques aberrantes sur les femmes, désignées boucs émissaires. C’est une victoire pour le courageux mouvement de résistance non-violente des femmes qui a ému le monde entier.
La seconde nouvelle est tragique : il s’agit de l’exécution du militant Mohsen Shekari par le régime des Ayatollahs qui a décidé de punir ainsi son geste armé d’avoir attenté à la vie d’un milicien de cette police des mœurs. Sa peine a été prononcée sans une défense pleine et entière qui aurait pu persuader le juge que son geste violent n’était ni prémédité ni conscient de la fonction policière de celui à qui il s’en prenait. Voici une autre raison de participer à la campagne d’Amnistie internationale contre la peine de mort, appliquée de façon accrue en Chine, en Iran, en Arabie saoudite, en Égypte, en Syrie et possiblement en Corée du Nord et au Vietnam. Aux États-Unis, la peine de mort est en forte régression. Mais avec la Cour suprême qu’ils ont, sa disparition attendra encore.