Top Gun ou l’arme glorifiée par la société nord-américaine
Après le « triomphe » fabriqué hors compétition au Festival de Cannes reniant son passé humaniste pour un plat de popcorn, les cinémas du monde entier sont envahis aujourd’hui par la promotion de l’impérialisme américain par Tom Cruise, dignitaire de la secte de scientologie.Top Gun est un cartoon à la gloire des chasseurs-bombardiers Lockheed Martin à qui Trudeau vient d’accorder, avec la bénédiction de tous les partis de la Chambre des Communes, un contrat de dizaines de milliards de $ qui appauvrit notre population et que nos journalistes refusent de critiquer en censurant toutes opinions adverses, alors qu’on laisse critiquer la subvention de $10 millions accordée avec raison par le gouvernement Legault à l’Association du Transport International Aérien civil (IATA).
La maîtrise des airs du pilote Maverick ci-dessus réussira-t-elle (ô suspense!) à détruire le complexe d’enrichissement d’uranium d’un pays ennemi enneigé (le spectateur se demande bien de quel pays il s’agit !?!) ? Aucun mot sur les dégâts radioactifs considérables consécutifs ni sur la revanche armée de bombes atomiques du pays en question et on oublie le Traité d’Interdiction des Armes Nucléaires avancé par plus de 130 pays à l’ONU, auquel notre Premier ministre a refusé son soutien en boycottant Setsuko Thurlow, hibakusha et lauréate canadienne du prix Nobel de la Paix accordé à l’International Campaign for the Abolition of Nuclear weapons.
Trudeau glorifie les armes offensives qu’il achète et envoie, pour des centaines de millions de dollars, à l’Ukraine et à son bataillon nazi AZOV. À Paris, une recherche de l’avocat Philippe Sands intitulée The ratline : love, lies and justice on the trail of a nazi fugitive, une suite à son Retour à Lemberg récompensé par le prix Montaigne, illustre en grande partie le plaidoyer du fils d’Otto, baron de Wächter, qui jusqu’à la fin du livre défend la mémoire de son « juste » père du même nom, contre l’accusation qu’il créa l’imposante Division SS des Volontaires de Galicie à Lemberg (ville connue aujourd’hui sous son nom ukrainien de Lviv). Important de connaître cette époque pronazie de la partie occidentale de l’Ukraine! Le père de famille (et époux d’une Lotte sentimentale) qui avouait avoir connu les meilleurs moments de sa vie à Lemberg fut félicité par le Reichsführer Himmler pour avoir procédé à l’exécution de masse de 50 000 Juifs ukrainiens et l’évacuation de 434 329 autres vers les camps de concentration polonais, sa route croisant sans doute celle du grand-père de Chrystia Freeland, aussi actif comme nazi en Pologne. La traduction intitulée La filière, récompensée par un prix 2022 du livre de poche des lecteurs français, montre à grands renforts de clichés, et l’attachement sentimental pour la famille du nazi en question, protégé à Rome par le Vatican jusqu’en 1949 lorsqu’il est empoisonné, et une vision de l’histoire antisoviétique fortement inspirée de la CIA, comme en fait foi la phrase suivante : « Le shah d’Iran avait remercié X pour le rôle joué par la CIA qui lui avait permis (sic) de rester (re-sic) au pouvoir en 1953 et de se débarrasser d’un Premier ministre un peu gauchiste (re-re-sic) ». Ce n’est qu’une citation mais l’auteur aurait dû la relativiser par une de ses nombreuses notes alourdissant son indigeste ouvrage, en expliquant le rôle héroïque de Mossadegh dont le côté gauchiste consistait à vouloir vendre aux États-Unis plutôt que donner le pétrole iranien. L’histoire du monde a été alors changée par la CIA, comme elle le sera quelques années plus tard par leurs armes livrées aux Talibans afghans.
Bref, l’arme salvatrice
Cette American way de régler les problèmes à coups de bombardiers ou de fusils perfectionnés laisse évidemment des traces chez une jeunesse, à qui on résume les grands enjeux internationaux par une propagande qui voit les Chinois, les Russes, les Cubains etc. comme des méchants à éliminer.
Tandis que les appels des Artistes pour la Paix aux côtés des anciens de Polytechnique à éliminer, même pas, à contrôler les armes, sont censurés, nos rues de Montréal se transforment en champs de tir. Nos médias anglophones, même le Globe & Mail, jugent plus utile d’entreprendre des campagnes anti-lois 21 et 96 s’appuyant sur des peurs imaginaires et dénonçant le Premier ministre du Québec comme un dangereux émule de Hitler : après l’Ukraine en 2014, le Canada entreprendra-t-il une guerre sainte contre son propre Donbass non pas russophone mais francophone ?
Minimisant les méfaits causés par le colonialisme de MacDonald et de la religion chrétienne contre les Autochtones, avez-vous remarqué que pas un seul des six prétendants à la direction du parti conservateur pourtant appelés à développer leur vision du Canada n’a prononcé lors du débat francophone de deux heures du 25 mai ni les mot « féministe » ni « Premières Nations », honnis par Pierre Poilièvre, alors que les pipelines destructeurs de la planète étaient vantés par tous ?
C’est évidemment pire au Texas où un jeune de 18 ans a assassiné de sang-froid dix-neuf enfants d’une école primaire et leurs deux enseignantes à l’aide d’un fusil d’assaut AR-15, baptisé « America’s rifle » par le lobby pro-armes, la National Rifle Association, qui tiendra aujourd’hui sa grande réunion rassemblant tous ceux qui n’ont plus le droit de faire partie du KuKluxKlan, comme Donald Trump au discours pro-armes.
La jeunesse américaine est perturbée par un parti républicain raciste, nostalgique du pouvoir despotique de Trump qui a contribué à faire de la Cour Suprême son instrument : elle aurait l’intention de déclarer l’avortement hors-la-loi, alors que les jeunes de 18 à 21 ans à qui on interdit dans certains états de boire de la bière, en sont réduits pour les plus pauvres d’entre eux, à servir de chair à canons pour les conquêtes sanglantes U.S.
Au lendemain de la tuerie du Texas, selon Michel Girard du Journal de Montréal, « des compagnies américaines d’armes à feu ont bouclé la séance boursière en grimpant de 5 à 10%. (…) La production d’armes à feu a triplé aux États-Unis depuis 2000. (…) L’impact économique de l’industrie américaine des armes à feu et des munitions a augmenté de 269% depuis 2008, passant de 19 milliards à $70 milliards en 2021. »
Selon Joe Bartozzi, PDG de la NSSF (the firearms trade association), « l’industrie américaine des armes à feu a été fière d’accueillir plus de 5,4 millions d’acheteurs pour la première fois en 2021 seulement ». Que dire de Lockheed Martin depuis les réactions armées de Biden et Trudeau face à l’invasion russe ?
Le 1er juin Échec à la guerre et le 10 juin, les Artistes pour la paix, tiendront leur assemblée générale annuelle, ayant grand besoin de sang neuf.
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