Un rapport des Artistes pour la Paix (AplP) juillet 2023
Une quarantaine des participantEs à la consultation du 28 juin
Nous voici, Sylva Balassanian et moi, photographiés côte à côte avec des compagnons de paix et des apprentis-diplomates qui soutiennent vraisemblablement aujourd’hui leur ministre des Affaires étrangères, à Vilnius, auprès de la ministre de la Défense et du Premier ministre Trudeau pour appuyer Jens Stoltenberg dont le mandat guerrier a été illégitimement prolongé, reflétant la manière illégale des Vladimir Poutine et Xi Jinping.
Rare « consultation » des Affaires Mondiales Canada (AMC)
Plus d’une semaine après le sommet [i] des ministres de la Défense des pays membres de l’OTAN à laquelle les AMC apportent hélas leur soutien, la co-présidente des AplP, Sylva Balassanian et le secrétaire général Pierre Jasmin étaient « invités » le 28 juin à Ottawa, par le Ministère canadien des Affaires extérieures (MAÉ), plus précisément par la direction de la Non-prolifération, contrôle des armements, désarmement et sécurité spatiale, secteur des Affaires Mondiales Canada (AMC ou GAP en anglais), sans se voir rembourser les frais encourus de voyage et d’hôtel qui se sont élevés à plus de mille $.
[i] Vendredi le 16 juin 2023 s’est achevée la réunion des ministres de la Défense des pays de l’Alliance, consacrée à la préparation du sommet qui se tient à Vilnius en juillet.
Nous nous étions engagés auprès de notre Assemblée générale annuelle du 4 juin d’y réitérer la demande que le Canada endosse la recommandation de Setsuko Thurlow, hibakusha et co-prix Nobel de la Paix en décembre 2017, avec l’International Campaign to Abolish Nuclear Weapons ICAN.org, de se joindre au Traité sur l’Interdiction des Armes Nucléaires (T.I.A.N. – ONU), avec le Costa Rica et aujourd’hui 91 autres pays signataires.
Le t-shirt des AplP arborait donc le symbole onusien bleu du sud global, en respect des recommandations prioritaires du Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres : l’arrêt des guerres Russie-Ukraine+OTAN, Yémen, Soudan et Éthiopie, ainsi que les secours à acheminer d’urgence à Haïti. Là devrait être LA PRIORITÉ canadienne, plutôt que d’éparpiller des envois militaires jusque dans le détroit de Formose! Nous avons donc adressé aux AMC ces reproches que nous méritons aussi, puisqu’au gré des discussions, nous avons échoué à rappeler 20% de ces tâches prioritaires.
Discours guerriers propagandistes
Après un hiatus de quatre ans confortablement attribué au COVID par les autorités canadiennes, Pierre, présent aux rencontres 2017 et 2018 [ii] , fut surpris et par la jeunesse des nouveaux représentants (rafraîchissante par sa diversité), mais déçu de ne retrouver parmi la vingtaine de participants du GAP et du MDN (représentants gouvernementaux et ambassadeurs en présences ou contactés par téléphone), qu’une seule personne appartenant à l’ancien personnel (qu’il ne peut identifier ici, en raison de la règle Chatham imposée). Est-ce une stratégie gouvernementale, soucieuse de remplacer des anciens expérimentés, par des jeunes plus malléables aux diktats politiques sino et russophobes et pro-américains ? Les autorités essaient-elles (en vain ?) d’évacuer, chez le nouveau personnel, leurs idéaux humanitaires originaux ?
[ii] http://lautjournal.info/20180426/journee-de-dialogue-ledifice-lester-b-pearson
La rencontre avait ainsi débuté par trois discours préliminaires pro-nucléaires, pro-OTAN et pro-Australie, débordant du minutage annoncé, au lieu de la présentation sobre attendue d’un véritable agenda pour la paix, le désarmement et la non-prolifération. Des cinq pages reçues des AMC avant la réunion, on ne retrouvait mention de l’ONU qu’une seule fois, en page 3, pour une recommandation scandaleuse de ne faire référence qu’à des « Forums non-liés aux Nations-Unies : OTAN, G7 et l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) etc ». Difficile de ne pas imaginer que leurs discours doctrinaux s’attendaient à chapitrer une bande de contestataires issus des réseaux sociaux et de la mouvance Pierre Poilievre. L’objet des « consultations » devenait pour eux en conséquence un lavage de cerveau programmé pour nous faire accepter la non-négociation de la guerre en Ukraine, qu’ils ont réussi à faire avaler par tous les éditoriaux des grands journaux canadiens !
Nos priorités de paix
Notre première intervention fut donc de plaider pour l’écoute de la Vice-Secrétaire générale de l’ONU et responsable du Bureau du Désarmement, Izumi Nakamitsu, en faveur du T.I.A.N. (Prohibition Treaty of Nuclear Weapons). J’eus beau rappeler les immondes accusations conservatrices sinophobes et mccarthistes contre les respectables David Johnston et Alexandre Trudeau, la rencontre déroula sa priorité guerrière, et plutôt qu’une consultation de patients de paix, en fut une où le décompte des minutes accordé aux réponses hautaines du docteur gouvernemental fut sinon supérieur, du moins égal; la seule façon pour les pro-paix d’heureusement rattraper ce retard le fut par les conversations lors des rencontres informelles subversives à l’occasion des pauses-cafés et de l’excellent repas du cuisinier français du ministère.
Qui osera énoncer l’impression laissée par nos témoignages de société civile parfaitement au courant des aspects horribles nucléaires : Hiroshima, Fukushima, extraction polluante d’uranium, mensonges du ministère de l’Industrie sur les réacteurs nucléaires modulaires soi-disant pro-climat, incohérence des ventes d’armes canadiennes bafouant le Traité sur le Commerce des Armes en exportant des armes contribuant à la déstabilisation de régions (exemples Israël, Arabie Saoudite, Turquie dont on trouve des composantes d’armes canadiennes en Arménie assiégée) ; ajoutons-y les bombes à l’uranium appauvri utilisées par la Grande-Bretagne en Ukraine, les accords sur l’exportation des grains entre la Russie et l’Ukraine sabotés par les jeux de guerre, les menaces nucléaires russes et biélorusses prises à la légère et la centrale nucléaire de fabrication russe Zaporizzhya, privée d’eau et d’électricité au cœur d’intenses combats. Au su des dernières nouvelles horribles, nous aurions ajouté les envois américains à M. Zelensky de mines anti-personnel et de bombes à fragmentation (ou à dispersion) : mention d’honneur diplomatique à M. Trudeau d’avoir rappelé son devoir moral de réappuyer plutôt les traités d’Ottawa et d’Oslo !
Autres groupes de paix invités
Ayant été au cours des années un des rarissimes invités québécois à ces consultations (avec Jocelyn Coulon en 2018), j’ai rendu publique la suggestion de notre ministre de la Culture du Québec Mathieu Lacombe que le Canada ouvre une place plus grande au Québec à l’UNESCO. Cette ouverture motiverait sûrement une nouvelle génération issue de nos facultés de sciences politiques à venir discuter à Ottawa, réduisant ainsi l’accusation récente dans les médias par leur ministre Mélanie Joly : les Global Affairs souffrent d’insuffisance linguistique française.
Nous remercions sincèrement nos collègues anglophones, retrouvés ou nouveaux, de Project Ploughshares (Cesar Jaramillo, Jessica West, Branka Marijan nous initiant aux dangers de l’Intelligence Artificielle militaire du Pentagone et de la Chine jusque dans l’espace), des Médecins internationaux pour la prévention de la guerre nucléaire (Dr. John Guilfoyle bouleversé aussi par les enfants affamés par la crise climatique), de Pugwash (Walter Dorn rappelant la mission originale négligée du Canada, maître ès vérification des sites atomiques), du Réseau canadien pour l’abolition des armes nucléaires (Sylvie Lemieux issue de l’armée canadienne, qui a fait bonne impression), d’Action Mines Canada (Erin Hunt dont le discours télévisé récent a peut-être rappelé à M. Trudeau ses principes moraux et Paul Hannon, applaudi des deux côtés de la chambre après sa présentation éloquente préludant à sa retraite), de l’Institut RIDEAU (Peggy Mason aux très pertinentes questions-pièges), de Tariq Rauf (Agence Internationale d’Énergie Atomique aux courageuses inspections à Zaporizzhia), de Charlotte Akin (STOP the killer robots) et de la Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté (WILPF fondée en 1915), avec le témoignage passionné et vrai de l’universitaire Tamara Lorincz. Après des semaines en Europe, de Moscou à Vienne où elle a participé au Sommet de paix[iii], elle n’a pas hésité à blâmer le Canada pour sa complicité de F-35 qui dégradent le climat et arment les manœuvres agressives de l’OTAN, jamais au service du Traité de Minsk (ONU) dont l’observance rigoureuse aurait empêché la guerre en Ukraine! Je la remercie de m’avoir invité le soir à un souper avec des membres de Voices of Women, dont certaines d’âge vénérable, porteuses de si riche expérience (et de macarons anti-OTAN!), se souvenaient de Simonne Monet-Chartrand, notre AplP 1991.
[iii] https://lautjournal.info/20230616/sommet-international-pour-la-paix-en-ukraine-vienne-10-et-11-juin-2023
Le 6 juillet, les AplP ont choisi le devoir citoyen d’appuyer avec Québecor l’action démocrate des trois partis libéraux, bloquistes et NPD en faveur de la loi #C-18 voulant forcer le GAFAM à payer des droits légitimes pour les articles issus des membres de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec bien représentée par Michaël Nguyen, …alors que les journaux refusent nos articles …publiés sur Facebook et que tous nos éditorialistes appuient la vocation guerrière de nos diplomates[iv].
[iv] De son côté, le compte Meta de Justin Trudeau compte toujours 26 publicités actives, diffusées pour la plupart depuis le mois de juin.
Pourtant, les autres partis politiques qui s’étaient dits solidaires avec les médias d’information ne comptent de leur côté plus aucune publicité active. On compte parmi ceux-ci le Bloc québécois et le NPD au fédéral.
Ceux-ci s’étaient joints au à la vague de boycottage de Meta initiée par Ottawa pour appuyer les médias d’information dans la foulée du projet de loi C-18.
Source : https://www.journaldequebec.com/2023/07/12/malgre-le-boycottage–trudeau-et-les-liberaux-achetent-encore-de-la-pub-sur-facebook-et-instagram
Mais nous avons choisi de clamer notre solidarité à l’ONU en distribuant le doc suivant[v],
[v] 28 juin 2023 – Civil Society Consultations’ Agenda 125 Sussex Drive
Pierre Jasmin,
Secrétaire général des Artistes pour la Paix
avec l’appui si apprécié de la co-présidente Sylva Balassanian présente à ses côtés à Ottawa.
(photo à gauche de la co-présidente Louise Marie Beauchamp qui illustre notre slogan concret et humoristique à la fois, SOYONS DÉSARMANTS)
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Le secrétaire général Stoltenberg a déclaré que les forces ukrainiennes intensifiaient leurs opérations le long de la ligne de front et qu’elles progressaient, mais qu’elles étaient confrontées à un terrain difficile, qu’elles se trouvaient face à des troupes russes retranchées et qu’elles devaient livrer d’âpres combats. Il a souligné que, dans ce contexte, il était crucial d’accroître le soutien à l’Ukraine. Il s’est félicité des nouvelles contributions proposées par les Alliés, indiquant notamment que les Pays-Bas et le Danemark allaient commencer à former des pilotes ukrainiens sur des chasseurs F-16 et qu’ils avaient l’intention de livrer, avec le Royaume-Uni et les États-Unis, des missiles de défense aérienne de courte et moyenne portées. Il s’est également félicité des contributions – effectives et prévues – des Alliés à l’ensemble complet de mesures d’assistance en faveur de l’Ukraine, qui se montent à un total de 500 millions d’euros. Il a ajouté que l’OTAN préparait, pour le sommet, un paquet pluriannuel doté d’importants moyens financiers, et qu’elle s’employait à créer un Conseil OTAN-Ukraine, au sein duquel l’Ukraine et les Alliés se réuniraient, sur un pied d’égalité, pour se concerter et prendre des décisions sur les questions de sécurité. « Nous avons pour ambition de tenir la première réunion du Conseil OTAN-Ukraine à Vilnius, en présence du président Zelensky », a-t-il précisé.
Au sommet de Vilnius, les Alliés prendront aussi des mesures pour renforcer encore le dispositif de dissuasion et de défense, en adoptant notamment de nouveaux plans régionaux. M. Stoltenberg a souligné que, pour la première fois depuis la Guerre froide, les Alliés s’attachaient à mettre pleinement en corrélation la planification de la défense collective avec la planification de leurs forces, capacités et moyens de commandement et de contrôle, et que l’OTAN disposerait de plus de 300 000 soldats, déployables sur court préavis et appuyés par d’importantes capacités aériennes et maritimes, pour défendre chaque centimètre carré du territoire de l’Alliance face à toute menace. Les ministres ont en outre approuvé un nouveau modèle de rotation pour la défense aérienne et antimissile, décidé de revoir sensiblement à la hausse les objectifs capacitaires relatifs aux munitions tactiquement décisives, et examiné le plan d’action OTAN sur la production pour la défense, qui prévoit des mesures visant à agréger la demande, à accroître la capacité de production et à renforcer l’interopérabilité et l’interchangeabilité. Le secrétaire général a déclaré qu’il attendait des Alliés qu’ils prennent un engagement plus ambitieux en matière d’investissements de défense à Vilnius, les 2 % du PIB consacrés aux dépenses de défense devant être considérés comme un objectif minimal et non comme un plafond. Par ailleurs, le Groupe des plans nucléaires de l’OTAN s’est réuni pour évoquer les aspects nucléaires de l’environnement de sécurité actuel et le travail d’adaptation de la posture de dissuasion nucléaire qui est en cours.
L’Assemblée Générale Annuelle des Artistes pour la Paix avec les deux co-présidentes Louise Marie Beauchamp et Sylva Balassanian qui encadrent la vice-présidente Izabella Marengo, la webmestre, Raphaëlle Hamel et le secrétaire général Pierre Jasmin. Photo prise par l’artiste pour la paix Janine Krieber-Dion, dans l’Atrium du Conseil des Arts de Montréal, le 4 juin 2023.
Les Artistes pour la Paix ont proposé six points importants à discuter par le M.A.É. (avec ce document remis aux principaux directeurs de la rencontre) :
1- 22 juin, Paris, 20 000 jeunes et le président Lula se joignent à GLOBAL CITIZEN LIVE, ClimateJusticeNOW, Global Poverty Project, act today, save tomorrow, UN Goodwill ambassadors, OXFAM, Dr Gebreyesus (OMS), Camille Étienne, H.E.R., Billie Eilish, Elton John, Diane Kruger, Lenny Kravitz, Michèle Yeoh, Elizabeth Wathuti, jeunes militants des Philippines, Kenya, Népal etc., menacés par les changements climatiques.
2- U de Waterloo – Ernie REGHER (Project Ploughshares & Pugwash Canada) lance un appel le 22 juin.
Se préparer aux inévitables négociations sur l’Ukraine
Traduction et sous-titres Pierre Jasmin
Cessez-le-feu hâtif ou poursuite du carnage
Bien que leur terre soit dévastée par la guerre, beaucoup d’Ukrainiens craignent un cessez-le-feu hâtif. Aussi profond que soit le désir de faire taire les armes, il est difficile de dépasser le soupçon compréhensible qu’un cessez-le-feu trop hâtif lancerait un processus de règlement qui récompenserait l’agression et ignorerait l’intégralité des droits souverains de l’Ukraine. Les lignes de front des combats seraient-elles simplement converties en frontières de facto – consacrant l’injustice, plutôt que de rétablir la paix ?
Cette peur définit le défi central auquel sont confrontés autant les partisans d’un cessez-le-feu rapide, que ceux qui redoublent d’efforts de guerre – tout ce qui est nécessaire aussi longtemps qu’il le faut – également confrontés à ce défi. Ils doivent surmonter les perspectives de milliers de morts supplémentaires, de destructions de plus de maisons et d’infrastructures et d’un rétablissement de la paix indéfiniment différé. Et à ce carnage en cours, il faut ajouter les risques d’escalade vers l’horreur sans précédent d’une attaque nucléaire et la possibilité croissante que la guerre se propage aux pays voisins.
C’est le choix cornélien, et ce sont les Ukrainiens – pas nous qui regardons de loin – qui sont destinés à le régler. Si la communauté internationale doit respecter leur choix, elle a aussi le devoir d’être aussi vigoureuse et déterminée dans la recherche d’une paix juste qu’elle l’a été dans la défense du droit à une légitime défense.
Négociations à préparer par un forum de paix
La probabilité que l’une ou l’autre des parties à cette guerre brutale soit un jour en mesure de dicter les conditions d’un règlement à l’autre est faible, ce qui signifie que les négociations sont inévitables. Et c’est un manquement à son devoir de ne pas se préparer à l’inévitable. La préparation est aussi importante pour négocier la paix que pour mener une guerre. Les États de puissance moyenne, comme le Canada, tout en soutenant ouvertement l’Ukraine, ou comme le Brésil, un partenaire BRICS de la Russie qui est resté neutre sur la guerre et soutient les négociations, devraient lancer de manière proactive une commission ou un forum de paix dédié à préparer le terrain pour un processus de paix pour quand les parties en conflit finiront par en arriver là.
Des experts et des représentants des parties au conflit, rejoints par des experts en processus de paix et en diplomatie, pourraient par le biais d’un tel forum être en session permanente pour étudier les possibilités – par exemple, évaluer l’ouverture des parties à un dialogue exploratoire, développer des options de règlement, tester leur viabilité, en mettant à la disposition des parties un inventaire d’idées et propositions de négociation crédibles. À supposer que les parties belligérantes ne soient pas encore prêtes à participer par le biais de représentants officiels, leur représentation informelle dans un modèle de diplomatie de la voie 2 serait toujours un début important pour aborder les questions qui ne seront pas résolues sur le champ de bataille.
Même un succès substantiel sur le champ de bataille pour l’Ukraine ne réglerait pas les questions de gouvernance et de souveraineté qui l’ont tellement affectée dans les années précédant l’invasion manifeste. Les propositions de Minsk pour les régions autonomes ou semi-autonomes en vertu de la constitution ukrainienne dans les zones rebelles sont-elles toujours pertinentes ? Sur le statut éventuel de la Crimée, un processus participatif pourrait-il être conçu pour explorer les possibilités de règlement à long terme ?
Il est également peu probable que le champ de bataille donne un aperçu de la manière dont l’Ukraine d’après-guerre pourrait efficacement naviguer dans sa position sur la ligne de faille stratégique entre la Russie et l’OTAN. Alors que la neutralité communément proposée avant l’invasion de 2022 a été rendue caduque par une guerre qui a clairement poussé l’Ukraine du côté ouest de cette ligne de faille, l’Ukraine ne peut échapper à son voisinage et la nécessité de relations stables avec la Russie. Redéfinir et restructurer la relation Ukraine-Russie serait donc une autre question à explorer utilement par une commission ou un forum de paix.
Un ordre stratégique global
Et il est largement reconnu que l’ordre stratégique international ne sera pas stabilisé après la guerre, sans un nouveau modus operandi entre les États-Unis, l’OTAN, la Russie et finalement la Chine. La Russie est arrivée à la guerre désastreuse actuelle avec de véritables griefs de sécurité. Aucun de ceux-ci ne justifiait en aucune façon l’invasion de l’Ukraine, mais la stabilité future exige qu’ils soient également traités.
La réponse actuelle de la plupart des États occidentaux à l’agression contre l’Ukraine consiste essentiellement à envoyer des armes sur le champ de bataille, puis à s’asseoir pour voir ce que la guerre apporte – et ce qu’elle apporte, c’est la mort et la destruction continues et la promesse de plus de la même chose, ainsi que peu d’espoir d’un résultat décisif, encore moins juste. Mais il n’est pas trop tard pour que la communauté internationale se concentre sur la compréhension des conditions d’une paix rapide, juste et durable. La paix n’est pas un sous-produit de la guerre, elle doit être délibérément construite.
Ernie Regehr est l’auteur de Disarming Conflict: Why peace can not be won on the battlefield (Between the Lines) et co-fondateur de Project Ploughshares. Il a récemment animé un panel international parrainé par le Canadian Pugwash Group, qui comprenait des conférenciers/participants de plusieurs pays.
3-Septembre 2017: P. Jasmin et S. Staples encadrent D. Grisdale et l’ambassadrice du Costa Rica Elayne Whyte-Gómez (International Gender Champions) qui pointe le T.I.A.N. (NWPT) co-signé par Elizabeth May et Thomas Mulcair. Le NPT est submergé par l’augmentation à $80 milliards en dépenses annuelles/armes nucléaires (SIPRI et ICAN).
4- International Campaign to Abolish Nuclear Weapons (ICAN) récipiendaire du Prix Nobel de la Paix le 11 décembre 2017 à Oslo avec la Canadienne Setsuko Thurlow.
5- Le 17 juillet prochain, l’ONU fêtera le 25e anniversaire de l’adoption par cent-vingt Nations unies (malgré l’opposition de la Chine, des États-Unis, de l’Inde et d’Israël) du Statut de Rome – Cour pénale internationale. Son début rédigé par le canadien Philippe Kirsch semble adapté à nos temps de guerres et d’ONU bafouée: Conscients que tous les peuples sont unis par des liens étroits et que leurs cultures forment un patrimoine commun, soucieux du fait que cette mosaïque délicate puisse être brisée à tout moment, ayant à l’esprit qu’au cours de ce siècle, des millions d’enfants, de femmes et d’hommes ont été victimes d’atrocités qui défient l’imagination et heurtent profondément la conscience humaine (les Canadiens pensent aux tombes cachées d’enfants autochtones soumis aux rudes pensionnats)…
6- Photo (p.9 version française) L’Enquête populaire sur la paix 1992 offerte au PM Jean Chrétien: murale peinte à l’été 1990 en pleine crise d’Oka au centre-ville de Montréal pour dénoncer les vols militaires à basse altitude polluants et menaçants de l’OTAN au Nitassinan, par Sabrina Mathews et des peintres Innus artistes pour la paix.
À l’heure des grands changements dans le monde : pour une nouvelle conception de la sécurité, notre mémoire de juillet 2016 adressé au ministre de la Défense renouvelait notre demande d’un ministère pour la Paix et la Sécurité Globale et …de Canadairs contre les feux de forêt plutôt que des F-35. Rappelons que l’OTAN incite la Grèce et les USA à des dépenses militaires de plus de 3% de leur PIB.
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