Conférence tenue lors de sa visite à Montréal le 3 décembre 2013, présidée par Pierre Jasmin, vice-président des Artistes pour la Paix, grâce aux démarches d’Amir Maasoumi. Les APLA soutiennent la candidature de Mère Agnès-Mariam de la Croix pour le prix Nobel de la Paix 2015. Voir le dossier complet en cliquant ici.

Montage : Valery Latulippe, qui s’excuse de la fin abrupte, indépendante de sa volonté, de cette vidéo qu’elle a tournée dans des conditions de stress, avec des gardes du corps entourant MAM, menacée de mort comme les Artistes pour la Paix (note de Pierre Jasmin). Par ailleurs, Mère Agnès-Mariam a inventé (ou adapté) en 2011 la Mussalaha (réconciliation, en arabe), une inspiration qui lui est venue de sa grande amie Mairead Maguire, prix Nobel de la Paix en 1976 qui avait rassemblé des femmes dans les rues de Belfast pour dire à l’IRA et aux milices protestantes de Paisley (qui vient de mourir) que les guerres de religion ne menaient qu’à plus de massacres et d’intolérance.

Libanaise née d’un père palestinien exclus de son village natal par les Sionistes, elle était Mère supérieure de son couvent en Syrie depuis déjà une vingtaine d’années quand la guerre a éclaté. Son monastère est d’ailleurs encerclé ou occupé par une faction rebelle anti-Assad, des hommes qui la respectent et dont elle s’accommode. Son message est de prôner la réconciliation entre les diverses factions syriennes et d’exiger le départ des étrangers, en particulier les djihadistes coupeurs de tête qu’elle dénonce depuis trois ans même si l’Occident ne les découvre que depuis deux mois. Ils prônent la charia et une foi dogmatique et intégriste qui veut tuer tous les infidèles des autres religions, y compris les autres musulmans, en particulier chiites. L’Armée Islamiste a été financée par les sunnites riches du Qatar et surtout d’Arabie Saoudite à qui on doit aussi le financement des Taliban d’Afghanistan (armés par les Américains pour se débarrasser d’un gouvernement pro-russe au début des années 90), Ben Laden (saoudien) et Al-Qaïda (9/11/2001) etc. Les APLP ont dénoncé les armes que le ministre Baird est allé livrer il y a moins d’un an (http://artistespourlapaix.org/?p=4994). Aujourd’hui, l’Arabie Saoudite prétend aider la coalition pour se débarrasser d’alliés devenus hors de tout contrôle et embarrassants avec leurs exécutions sommaires. Les Artistes pour la Paix sont en principe contre toutes interventions militaires/guerres/invasions sous n’importent quels prétextes ou justifications; d’ailleurs l’actuelle guerre en Irak n’est pas approuvée par l’Assemblée générale de l’ONU, et non par son seul Conseil de Sécurité formé des cinq nations les plus nucléarisées. MAM, fort critiquée en France en particulier par BHL, n’a pas accepté, avec raison, les « preuves » internationales que les attaques chimiques provenaient de l’armée d’Assad, puisque jamais les épreuves de ballistique n’ont réussi à démontrer l’une ou l’autre des deux thèses, qu’Assad ou des djihadistes en possession d’un vieil arsenal chimique de Libye en étaient responsables.

Pour les Artistes pour la Paix et leurs alliés de Pugwash qui ont joué un rôle pour qu’on accepte la médiation de la Russie au lieu de bombarder toute la Syrie (fin août 2013 voir http://artistespourlapaix.org/?p=3721), la destruction des armes chimiques fut une bonne chose, comme la destruction de toutes les armes de destruction massive le serait (en particulier nucléaires). Détruire des armes est coûteux, les utiliser est facile pour un pays comme le nôtre qui fait de l’argent avec les armes et qui est toujours du bon côté de leur utilisation: dégoûtant… Revenons plutôt, vu la torture d’un prêtre martyre de son camp qu’elle relate dans la vidéo, à l’admirable courage de MAM, à qui on doit entre des cesser-le-feu qu’elle a réussi à négocier pour libérer quelques milliers de prisonniers.