Par Pierre Jasmin
Ce titre signifie le contraire du LAW AND ORDER de la répression armée que le président américain Donald Trump déclenche contre les voyous (« thugs ») manifestant dans toutes les grandes villes du pays qu’il a contribué à diviser avec son mépris pour Obama et pour toute initiative démocrate destinée à combler le fossé racial. On se souvient de Charlottesville où à la mort d’une manifestante pacifiste sous les roues d’une voiture-bélier, il avait été « naturellement incapable de blâmer les suprématistes racistes blancs pour les violences survenues; même lorsque les protestations mondiales le forçaient à réajuster son discours présidentiel 48h après, il est revenu au naturel ensuite », écrivions-nous en août 2017 sur le site des Artistes pour la Paix.La justice que tous devraient servir est de se pencher en ces temps de COVID-19 sur les causes sociales qui font qu’il y a proportionnellement trois fois plus de morts dans la population noire américaine et que la bêtise de Trump a hélas fait tache d’huile sur Jair Bolsonaro au Brésil, avec les mêmes résultats mortels de leur négligence criminelle.
Le titre signifie que tout doit être mis en œuvre pour empêcher ce président raciste de continuer pendant quatre années supplémentaires de nommer des juges racistes qui empêchent les Noirs d’aller voter démocratiquement, parce que leurs preuves de résidence ou de citoyenneté ne semblent pas tout à fait EN ORDRE (order …and law).
La mission de Trump aujourd’hui d’arrêter le pillage des marchandises devenues LA priorité à sauvegarder du système se reflète dans son discours reprenant la citation When the looting starts, the shooting starts, celle du chef de police raciste de Miami Walter Headley en 1967 : voilà en résumé la portée raciste du slogan Make America great again.
La priorité mondiale devrait être d’évincer ce voyou du fauteuil présidentiel d’un pays hystérique qui souffre de se voir évincé comme « plus grande puissance mondiale » à cause de décisions politiques et militaires absurdes [1] : même une conservatrice telle Angela Merkel refuse sa convocation au G7 de Washington et c’est ce que Trudeau devrait faire, en se rappelant que le G7 avec son étroit agenda économique n’a aucune existence légale internationale, puisqu’il ne procède pas de l’Organisation des Nations-Unies.
Peut-on encore respirer comme êtres humains…
Quand on voit cette photo d’un policier qui tue un homme, tranquillement, sourire aux lèvres, les mains dans les poches ?
George Floyd, le doux géant, avait perdu son travail, comme des millions d’Américains, en partie à cause de la gestion erratique d’un président qui a nié l’avancée de la contagion parce qu’elle menaçait non pas la santé des gens, ça il s’en fout, mais sa « propre » campagne électorale. Aux États-Unis, il n’y a pas de santé publique, il n’y a qu’une majorité de gens pauvres effrayés d’aller ruiner leurs familles à se faire soigner et il y a des gens riches protégés par une assurance individuelle – Joe Biden s’est fait élire comme candidat démocrate en argumentant contre le vœu de Sanders d’instaurer une santé collective. Trump a retiré tous les fonds accordés à l’Organisation Mondiale de la Santé, probablement PARCE QUE dirigée par un Noir avec une spécialisation en santé communautaire, et appuyée par la Chine, que le raciste Trump accuse sans preuve d’avoir fabriqué le virus dans un laboratoire militaire.
George Floyd, incidemment, n’était que soupçonné d’avoir commis une infraction économique mineure : on sait hélas que ceux qui commettent des infractions majeures sont honorés dans les paradis fiscaux et toutes les banques yankees. La justice sociale, c’est de s’attaquer à l’appauvrissement continuel de la population mondiale, pendant que les 1% s’enrichissent, même pendant la crise du COVID-19.
George Floyd n’était pas armé et il n’a pas résisté à son arrestation : c’est hélas ainsi que son cou s’est retrouvé sous le genou d’un policier raciste qu’une escalade criminelle vient de conduire à une accusation de meurtre au 3e degré, c’est-à-dire non prémédité !?!
Les dernières paroles de cet homme doux que le policier raciste a assassiné en gardant son genou neuf minutes à presser sur son cou furent « I can’t breathe… ».
Peut-on respirer en tant que Nord-Américains ?
Sur ma page Facebook au lendemain de la première des cinq nuits d’émeute, j’avais écrit : « Le gouvernement canadien a un devoir de tenter d’apaiser la violence des Afro-américains en partageant par une déclaration de solidarité notre indignation face à cette exécution par un policier blanc déjà connu pour ses actes racistes, sans hélas avoir été écarté de ses fonctions vu qu’aucun jugement de cour ne les avait condamnés. Black lives matter, aussi à Montréal-Nord aux prises avec un taux de COVID-19 que le ministre de la Défense Harjit Sajjan veut déserter aujourd’hui ».
Trudeau s’est effectivement bien acquitté du devoir de se prononcer contre le racisme américain, en confessant en outre la responsabilité du gouvernement canadien de n’avoir pas su arrêter son propre racisme (par exemple par la Gendarmerie Royale du Canada) ; mais honte au gouvernement Trudeau de protéger Sajjan, cet incompétent notoire et manipulateur [2] qu’il a nommé à la tête de la Défense nationale, en charge de la sécurité de tous les Canadiens, mais qui ose prioriser ses bébelles armées sur son pressant devoir de porter assistance dans les maisons de retraite d’Ontario et du Québec.
Peut-on respirer librement après cinq nuits d’émeutes, quand on voit à Radio-Canada une politicienne et commentatrice chevronnée comme Yolande James, les yeux pleins de larmes refoulées, qui déclare sa sympathie avec la famille de George Floyd, mais aussi sa rage difficilement contenue et que tous devraient ressentir envers le système américain de justice ? Que dire de la faillite de ce système avec des policiers violents qui sont depuis cinq jours en train de remplir les prisons insalubres américaines d’êtres humains préoccupés de manifester leur désir de changement ?
Peut-on respirer quand on constate le recul d’un discours qui réclamait l’ÉGALITÉ avec Gandhi, Martin Luther King et le premier président noir élu en Afrique du Sud, Mandela ? Ce discours légitime et ambitieux est réduit par la force des événements violents des pouvoirs armés à l’énonciation pathétique de « black lives matter »…
Partageons le sentiment que la justice doit précéder tout appel à la paix sociale qui, sans un minimum de gestes concrets, consistera à mettre un couvercle sur la marmite.✓ Lien copié Nous sommes encouragés de voir des milliers de Montréalais en ce dernier soir de mai se rassembler et mettre symboliquement fin au confinement par une marche de solidarité !
[1] Pour comprendre l’urgence de paix par rapport au danger nucléaire que fait courir Trump au monde, on lira la 4e partie de : http://lautjournal.info/20200529/un-canada-ankylose-et-trompeur
[2] Lors de la discussion « démocratique » sur le budget militaire canadien (2016), il a REFUSÉ de recevoir le document des Artistes pour la Paix http://www.artistespourlapaix.org/?p=11147
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