1Sur le front de la paix mondiale, notons d’abord l’excellente nouvelle de voir un Québécois (en relation constante dans son comté avec Jean Chrétien), François-Philippe Champagne, succéder à la désastreuse ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland. Elle a bousillé les relations canadiennes avec la Chine [2] et avec la Russie qui l’avait déclarée persona non grata pour ses positions militaristes pro-ukrainiennes et pro-OTAN n’ayant d’égal que son mépris anti-Venezuela, anti-Cuba, anti-Bolivie et anti-ONU. Son dernier fait d’arme du 15 novembre fut de faire voter le Canada aux côtés de cinq autres pays, Israël, les États-Unis, les îles Marshall, Nauru et la Micronésie (!) (9 micro-pays s’étant abstenus, souhaitant bien se faire voir par Trump), CONTRE une résolution appuyée par 162 pays sur le statut des réfugiés palestiniens. Mais le jour-même de l’annonce du renvoi de Freeland, Trudeau faisait volte-face en appuyant cette fois à l’ONU, contre Israël et les États-Unis, le droit des Palestiniens à l’autodétermination ET l’urgence de mettre fin à l’occupation israélienne commencée en 1967 : le Canada qui s’objectait depuis 2006 à cette motion onusienne a immédiatement reçu une approbation de l’association des Canadiens pour la Justice et la Paix au Moyen-Orient (CJPM-O).
Sera-ce un premier pas vers un reniement canadien de ses honteuses ventes d’armes à l’Arabie Saoudite et de son non moins honteux boycott du Traité d’Interdiction des Armes Nucléaires ? Et pour de meilleures relations avec la Chine, pourra-t-on compter sur Champagne qui avait défendu à titre de ministre responsable du Commerce international le Partenariat Trans-Pacifique ? Quant à Freeland, nommée vice-première ministre et aux Affaires inter-gouvernementales, on lui souhaite d’utiliser ses armes diplomatiques aiguisées lors de ses face à face avec Donald Trump, cette fois face aux non moins hargneux et conservateurs premiers ministres de l’Alberta et de Saskatchewan.
2Plusieurs se déclarent déçus de voir Steven Guilbeault ne pas être nommé au ministère de l’Environnement. « Visiblement, devant l’influence des puissants intérêts pétroliers, Justin Trudeau vient d’abdiquer ses responsabilités climatiques et, ce faisant, de confirmer le cynisme de tous ceux qui le condamnaient d’avance », écrit Dominic Champagne. Guilbeault pourra néanmoins exercer au ministère du Patrimoine une influence positive sur notre culture et nos médias à défendre contre les GAFAM. La ministre McKenna s’étant usée à défendre la quadrature du cercle, c’est-à-dire l’appui absurde de Trudeau au pipeline TransMountain, il est rafraîchissant de voir lui succéder un député de Colombie-Britannique. À titre d’ex-ministre des Pêches, Jonathan Wilkinson, en outre ex-secrétaire parlementaire de la ministre de l’Environnement, aura l’occasion de se distinguer par une position originale en respect des droits autochtones et des eaux du détroit de Vancouver. Il faudra les préserver de la pollution accrue que le pipeline à la capacité triplée ne manquerait pas d’apporter.
3Le côté sympathique de Trudeau, représenté par la nomination aux Services Autochtones de Marc Miller, un ministre montréalais qui apprend la langue mohawk, a nommé leader en Chambre Pablo Rodriguez, un immigrant de longue date et ministre québécois, pour tenter de faire fonctionner le gouvernement minoritaire.Quant au ministre Harjit Sajjan, il continuera à fabuler sur ses hauts faits d’armes en Afghanistan et à recevoir ses ordres de l’OTAN. Tout ça en appauvrissant les Canadiens de 70 milliards de $ par l’achat de bateaux de guerre Irving/Lockheed Martin nuisibles. Cette somme indécente hypothéquera les maigres efforts de Trudeau et de sa nouvelle ministre du Développement économique, Mélanie Joly, aussi aux Langues officielles, sans doute en reconnaissance de ses attaques contre les coupures francophobes de Doug Ford.
[1] http://www.artistespourlapaix.org/?p=17606
[2] http://lautjournal.info/20180608/trudeau-soumis-aux-petrolieres
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