Invités le 10 avril 2017 par M. Martin Larose, les Artistes pour la Paix avaient soumis un document montrant combien le Canada fut d’abord pendant quarante ans influencé par une approche inspirée par l’ONU, puis ces quatorze dernières années par le militarisme de l’OTAN [1]. Aujourd’hui:
1Suite au discours d’ouverture par le sénateur Douglas Roche au forum du Réseau canadien pour l’abolition de l’arme nucléaire, sa présidente Bev Delong recommande à la division de non-prolifération et de désarmement aux Affaires globales, que le Canada vote en faveur du Traité d’interdiction complète des armes nucléaires. Déposé à l’ONU le 7 juillet dernier par l’ambassadrice du Costa-Rica Elayne Whyte [2], le traité a reçu l’approbation des deux tiers des nations de la planète. L’octroi du prix Nobel de la Paix à Beatrice Fihn (ICAN.org) et à la canadienne Setsuko Thurlow le 6 octobre dernier [3] a apporté sa caution symbolique aux vœux officiellement exprimés par 122 pays et par la population civile d’une soixantaine d’autres, selon divers sondages populaires. 2Accueillir très positivement le discours de l’Honorable Chrystia Freeland appuyant l’avènement au Canada d’une politique étrangère féministe, idée déjà défendue et par la ministre du Développement international Marie-France Bibeau, par la Secrétaire générale de la Francophonie, Michaëlle Jean et la ministre des Affaires autochtones. À la manière de Carolyn Bennett qui a écouté la championne du mouvement Idle no more la cinéaste Alanis Obomsawim, la ministre Freeland doit, en plus de ses innombrables rencontres avec des Américains, rencontrer aussi Elayne Whyte du Costa-Rica, Rigoberta Manchu au Guatemala, Sinam Mohamed, déléguée Kurde de la Rojava, Malala Yousafzaï du Pakistan, Arundhati Roy à New Delhi, Ahed Tamimi en Palestine et des représentantes des communautés yéménites, rohingyas, catalanes etc. À la veille de l’envoi d’un contingent à participation féminine de Casques Bleus canadiens au Mali, le gouvernement canadien doit contrebalancer l’accent mis jusqu’à présent sur l’OTAN (envoi de troupes en Ukraine, Lettonie mais Dieu merci, le Canada ne s’est pas joint aux frappes en Syrie) et le Ministère des Affaires extérieures calmer les inquiétudes légitimes [4] face à cet envoi de militaires en Afrique en veillant à ce que les objectifs et modalités propres aux opérations de paix de l’ONU soient respectés, contre le danger inhérent de voir la France militairement impliquée au Mali plaider pour des opérations plus agressives (pressions qui transparaissent de la rencontre Trudeau-Macron du 16 avril). 3Procéder à une enquête canadienne comme celle pilotée par le député conservateur Crispin Blunt à la Chambre des Communes de Grande-Bretagne [5] à propos du bombardement de la Libye par l’OTAN en 2011. Maintenant à la tête de Lockheed Martin Canada cherchant à nous vendre ses F-35, c’est le général canadien Charles Bouchard qui en avait commandé l’attaque aérienne, outrepassant le mandat de l’ONU qui était de protéger le couvert aérien de Benghazi. Une telle enquête, conduite avec rigueur, dévoilerait les desseins impérialistes de l’OTAN (élimination de Kadhafi avec le terrible désastre humanitaire qui s’en est suivi en Libye) et des États-Unis, dont le budget du Pentagone (de 6 à 700 milliards de $) n’est pas rivalisé par celui de l’armée russe (de 39 à 49 milliards de $). L’enquête dénoncerait les coûts ridicules des armes de guerre (les 12 missiles français qui auraient bombardé la Syrie il y a une semaine se détaillent à 4 millions de $ canadiens pièce). 4 Exiger le retrait du Canada de l’OTAN. Pierre Dubuc, éditeur de l’Aut’journal, qui a écrit les deux articles en note 4, a aussi documenté la volonté du PM Pierre-Elliott Trudeau de retirer le Canada de l’OTAN en 1969 [6]. Les militaires canadiens en Ukraine et en Lettonie jouent le jeu périlleux de l’OTAN de provocation militaire face à la Russie, aussi dangereuse que les États-Unis, avec ses sept mille bombes nucléaires. 5 Pour contrer l’influence du complexe militaro-industriel, il faut relancer la conclusion de l’Enquête populaire sur la paix et la sécurité de 1992 [7] amenée par six cents mémoires consultés à travers le Canada : « Ce n’est pas d’une politique de défense que le Canada a besoin, mais d’une véritable politique de sécurité! » L’enquête énumérait déjà la sécurité des femmes autochtones, la sécurité écologique de nos rivières et fleuves, etc. Le professeur Jules Dufour hélas décédé, le ministère des Affaires extérieures devrait réunir quatre de ses commissaires encore vivants [8] pour une conférence de presse appelant le gouvernement à privilégier l’action diplomatique responsable et des coupures de milliards de $ consacrés aux armes offensives dans le budget de la « Défense ». 6 Que le Canada ratifie le traité onusien de commerce des armes, en tenant compte des demandes du groupe 78 (Earl Turcotte et Robin Collins), de Mines Action-Canada (Erin Hunt) et de Project Ploughshares (Cesar Jaramillo). Le téléjournal du 16 avril 2018 fut très instructif sur la négligence du ministère à cet effet [9].Signalons enfin le livre formidablement documenté How Canada’s government, corporations, media and academia sell war and exploitation par Yves Engler sur www.fernwoodpublishing.ca. A-t-il jamais été invité par le ministère (auquel cas aurait-il accepté de dialoguer) ?
[1] http://www.artistespourlapaix.org/?p=13967
[2] http://www.artistespourlapaix.org/?p=14125 septembre 2017 avec l’ambassadrice du Costa-Rica
[3] http://www.artistespourlapaix.org/?p=14211 octobre 2017 avec Setsuko Thurlow
[4] http://lautjournal.info/20180320/mali-des-soldats-canadiens-pour-proteger-les-minieres et http://lautjournal.info/20180321/apres-lafghanistan-le-canada-sembarque-dans-une-autre-guerre-perdue
[6] http://lautjournal.info/20171013/quand-trudeau-pere-voulait-quitter-lotan
[7] Consulter: http://www.artistespourlapaix.org/?page_id=2659
[8] Iona Campagnolo, libérale à la retraite suite à son mandat de six ans comme lieutenant-gouverneur général de la Colombie-Britannique, Joanna den Hertog toujours active pour le NPD, Konrad Sioui grand chef de la Nation huronne-wendat et le sénateur Douglas Roche.
[9] https://ici.radio-canada.ca/info/videos/media-7885563/commerce-armes-dangers-breche-canadienne
Des armes pour la guerre
Des armes pour la paix
Toujours la guerre
Merci travailleurs
Des larmes pour la guerre
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